Peindre la nature. Paysages impressionnistes du musée d’Orsay

16 mars > 24 juin 2024

Auguste Renoir, Pont du chemin de fer à Chatou, 1881
Auguste Renoir, Pont du chemin de fer à Chatou, 1881, huile sur toile, 54,5 × 65,5 cm, legs Gustave Caillebotte 1894, Paris, musée d’Orsay. © Musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

En 2024, le ministère de la culture et le musée d'Orsay fêtent les 150 ans de l’impressionnisme.

En parallèle à l'exposition Paris 1874. Inventer l’impressionnisme qui se tiendra à Paris, quelque 180 œuvres prêtées exceptionnellement par le musée d’Orsay sont à découvrir dans plus de 30 musées de France.

Depuis 2018, le MUba Eugène Leroy s’est engagé dans une politique d’expositions ambitieuses en partenariat avec de grandes institutions nationales : les expositions Chrétiens d’Orient (2018) conçu avec l’Institut du monde arabe, et Picasso illustrateur (2019) avec le Musée Picasso Paris, ont ainsi remporté un franc succès public, participant à la démocratisation culturelle autant qu’à l’attractivité du territoire tourquennois.

Investis dans une dynamique politique de démocratisation culturelle, le MUba Eugène Leroy de Tourcoing et le musée d’Orsay s’associent pour imaginer une ambitieuse exposition sur le thème du paysage impressionniste, du 16 mars au 24 juin 2024.

Pour la première fois, 58 chefs-d’œuvre des collections nationales signés Monet, Sisley, Renoir, Pissarro, Cézanne, Caillebotte, Signac, Gauguin ou Bonnard, seront prêtés à une exposition en région, faisant de cette manifestation l’évènement majeur des « 150 ans de l’impressionnisme ».

Comment le paysage impressionniste est-il né ? Quelle est la spécificité du regard posé par Monet et ses amis sur les paysages qui leur étaient contemporains ? Comment ces peintures traduisent-elles les mutations du rapport des hommes et des femmes à leur environnement au 19e siècle et comment entrent-elles en résonance avec nos préoccupations actuelles ? De quelle manière le paysage impressionniste a-t-il ouvert la voie à d’autres audaces picturales ? Pour répondre à ces questions, le parcours est organisé en cinq sections.

Dans une première salle, le creuset du paysage réaliste et le développement de la peinture de plein air sont présentés par des œuvres de Daubigny, Huet, Jongkind ou Boudin et les premiers paysages de Monet en Normandie et Bazille en forêt de Fontainebleau

Une deuxième section de l’exposition explore les « motifs » de prédilection des impressionnistes – Monet, Sisley, Pissarro ou encore Renoir – pendant les années 1870, comme les bords de Seine et son activité fluviale, les campagnes d’Île-de-France, les jardins et la villégiature. Ce paysage n’est pas alors une nature vierge ou édénique mais une nature fondamentalement « anthropisée » et pleinement inscrite dans la modernité. Alors que le dérèglement climatique rend la neige toujours plus rare en nos contrées, une salle est dédiée à ces paysages moins immaculés qu’il n’y paraît.

La troisième section montre comment, à partir des années 1880, les impressionnistes, et particulièrement Monet, se concentrent progressivement sur des paysages « purs » et sur des effets atmosphériques et lumineux toujours plus complexes. Une projection audiovisuelle permet d’explorer, en grand format, des détails des œuvres vues dans les salles alentour, de présenter Nymphéas de Monet et ainsi d’aborder la question de l’immersion « grandeur nature » de l’homme et du peintre dans le paysage

La quatrième section de l’exposition aborde l’évolution de l’art du paysage après l’impressionnisme, de Seurat à Mondrian en passant par Redon, Gauguin ou Bonnard. À partir des audaces de touches et de couleurs de leurs aînés impressionnistes, ces artistes explorent d’autres territoires. Progressivement, l’observation de la nature et la célébration du paysage moderne cèdent la place à diverses formes d’ « abstractions » et à la quête d’une nature réenchantée.

Enfin, en forme d’épilogue, la réunion d’un chef-d’œuvre tardif de Monet conservé au musée d’Orsay, Saule pleureur (1920-1922), et d'une peinture d’Eugène Leroy, artiste tutélaire du musée de Tourcoing depuis la donation de plus de 400 œuvres en 2009, interroge la postérité du maître de Giverny au 20e siècle.

Commissariat :

Mélanie Lerat, directrice-conservatrice, MUba Eugène Leroy, Tourcoing.

Paul Perrin, directeur de la conservation et des collections, musée d’Orsay, Paris.

Avec la collaboration d’Estelle Bégué, chargé d’étude documentaire, musée d’Orsay, Paris .

La manifestation bénéficie du soutien de la DRAC et de la Région Hauts-de-France, de la Métropole européenne de Lille, ainsi que de la Fondation Crédit Mutuel Nord Europe, grand mécène de l’exposition.

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